Animal sans tête, Colombo, ring de catch, bilboquet, pic-nic.

Le but du jeu est toujours le même, réussir à incorporer les éléments donnés dans le titre.

    Hier, avec mon papa et ma maman, on est parti faire un pic-nic. C'est chouette les pic-nic, moi j'aime bien. Ben oui, pour une fois qu'on peut manger avec les doigts, couché par terre; faire tomber ses aliments dans l'herbe pour les replacer au coeur du sandwich, sans qu'on me dise que je suis sale. Et sale, je peux vous dire que je l'ai été ce jour là. Maman, elle m'a même nettoyé au jet d'eau quand on est rentré. Faut dire c'était pas vraiment de ma faute.
Déjà pendant le repas j'aurais du me méfier. Mais bon, j'étais occupé à trier les grains de sable des grains de poivre sur ma tranche de mortadelle d'une main, tandis que de l'autre je débroussaillais les brins d'herbe en quête de ma feuille de salade, tout en limitant les dégats causés par l'inondation de mayonnaise qui investissait sournoisement ma salopette. Autant vous dire que dans cet exercice périlleux, les insects, je les avais pas remarqués. Si ! Un verre de terre que j'avais tendu à ma maman en lui demandant si ça se mangeait avec la mortadelle. Bref, c'est un fois le repas fini que les premières sont arrivées.
Au début, je jouais avec mon bilboquet. D'ailleurs j'ai des doutes sur ce cadeau que m'ont fait mes parents. Mon papa m'avait dit:"ça te fera grandir...". Une heure après la réception du colis livré par le barbu en rouge, vous savez, celui qui livre que la nuit, j'ai demandé:"Papa! Toi aussi pour grandir t'as du t'écraser les doigts, les bras et le crâne avec une grosse boule en bois ?"
"Non, mais j'ai du apprendre la patience et insister longuement pour arriver à mes fins". Bref, un truc de grand. Tout ça pour vous dire que la maîtrise de l'objet ne viendrait pas tout de suite, surtout avec les guêpes qui rôdaient dans l'ombre. Elle avaient sagement attendu les restes, certes... mais c'était mes restes !!
En cinq minutes à peine, le bout de cornichon que j'avais laissé là exprès avait disparu.
"Apelle Colombo" que j'ai crié à ma maman, "On a volé mon cornichon". Même pas un regard, elle fixait son livre comme si de rien était."Pas la peine mon chéri, il ne travaille jamais entre midi et deux heures."
Päs de veine, heureusement que je pouvais élucider l'affaire tout seul. Les guêpes, c'étaient elles ! Elles avaient pris en otage mon cornichon. Au début, j'ai essayé de les tuer en plein vol avec mon bilboquet. Mais très vite, mon front m'as vivement conseillé d'arrêter. Alors j'ai pris le couteau en plastique et j'ai attendu un aterrissage. D'un coup vif, j'avais décapité leur chef, qui se débatait maintenant sans tête. Pas le temps de crier victoire que ses hommes de main se mirent à l'attaque. Ils surgirent de partout avec le dard brillant tentant de m'injecter leur poison mortel. Si Colombo ne pouvait m'aider, il ne me restait que la fuite. Je courais sur la couverture qui ressemblait maintenant à un vrai ring de catch, mais avec un seul combattant.
"Tu te bats tout seul ?" demanda ma maman toujours plongée dans son livre.
"Tout seul ??? Ils sont au moins cent-cinquante. Tu les vois pas ?" Heureusement que mon père était là.
"Hein, tu les vois Papa, elles font au moins dix centimètres. J'ai tué leur chef et..."
"C'est bien, c'est bien... Va jouer plus loin s'il te plaît."

J'ai beau avoir des petites jambes, je cours vite. Ce jour là, j'en suis sorti indemne.
J'aime bien les pic-nic.