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Le Mix de Max
18 mars 2006

Alucard

Il était déjà trop tard, le grand clocher de la ville sonnait la sinistre charge des créatures de la nuit. Elle n’aurait jamais du rester chez sa grande tante à une heure si avancée. Elle se précipita vers son sac, décrocha sa veste du portemanteau et dans un courant d’air glacial, ouvrit la porte pour s’apercevoir que la nuit était tombée. Sa fierté habituelle lui fit relever son col et s’engouffrer dans la pénombre. Il eut été plus sage de ne pas sortir, mais rien à faire, elle ne voulait pas passer la nuit chez sa tante malade, malgré les conseils stricts de l’inexpressive gouvernante. Elle ne désirait qu’une seule et unique chose, rentrer chez elle, bien au chaud près de son mari qui l’attendait. La neige qui tombait était lourde et molle et ralentissait son pas qu’elle tentait d’accélérer à chaque instant. Lentement, la peur parcourut ses veines, et le froid de l’hiver la fit trembler. Elle marchait toujours, ne pouvant plus s’arrêter, se retournant sans cesse. Quelques petites foulés irrégulières la rapprochaient à chaque fois un peu plus de sa maison.

Au coin d’une rue, elle cru apercevoir la silhouette d’un homme vêtu d’une longue cape. Son cœur se mit à battre de plus en plus fort, faisant frémir ses tempes. Cette fois-ci elle courait vraiment. L’homme qu’elle avait entraperçu était dans son dos, elle le savait. Se retourner pour vérifier était impossible, la jolie jeune femme ne maîtrisait plus rien, elle tomba dans la neige.

Paradoxalement, cette chute lui remit les pieds sur terre. Elle se mit à rire et se trouva ridicule d’avoir paniqué pour rien. La rue était déserte, la neige tombait toujours recouvrant les traces laissées par une journée de passage. Le sourire aux lèvres, elle s’avança dans l’allée de son jardin, fouillant sa poche en quête d’une lourde clef. Décidément, se dit-elle, ils nous rendent paranoïaques avec leurs journaux et leurs faits divers. Elle sortit la brillante clef de sa veste et l’inséra dans l’orifice prévu à cet effet. Une main puissante l’empêcha d’atteindre la poignée, la retenant par le col de sa veste. Elle cria aussi fort qu’elle le pu, mais instantanément, une autre main vint s’écraser sur la bouche de la femme. Elle ne vit que la longue veste en cuir et l’impressionnante arme à feu de l’homme qui la tenait. Ses gants de cuir sentaient le bois et l’humidité, alors qu’une mèche de cheveux blond vint se poser sur son épaule, la jeune mariée senti le souffle de l’étranger dans son cou. Ses lèvres se posèrent délicatement autour de la carotide et d’un coup vif et précis, deux fines lames pénétrèrent dans son artère pour se délecter du sang qui débordait maintenant de toute part. Elle se laissa aller et se sentit coupable d’en ressentir autant de plaisir. Quelques minutes après, elle était morte sur le pas de sa porte, son sang faisant fondre la neige, formant des symboles indescriptibles… Alucard l’avait honorée de sa morsure.

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